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A Sékong, un tamarin se souvient





Nuit passée à Sékong. Deux vues : deux ciels. Des trainées rosées qui s'attardent. Du côté est, une maison en face de la rue et quelque chose qui s'ajite en moi.



 
Kah reconnaît les lieux.

L'arbre à fines ramures est prêt à témoigner. Dès le soleil couché, il impose ses lignes dans un ciel presque assoupi. 




"C'était lui qui était de l'autre côté, en face de ta fenêtre.

Il te faisait rire alors que la tristesse coulait à larmes  continues depuis son départ.



Il déployait des trésors d'humour pour toi, car il le connaissait depuis son enfance et il savait qu'il n'avait jamais pu poser son bâton de moine plus de quelques semaines.



Moi, j'aimais voir la couleur rouge de sa robe colorer le chemin.

Depuis mes premières fleurs, il arpentait la vallée, au pied du Dong An Pham, avant de passer la rivière Sékong.



Depuis mes premières fleurs, j'admirais les paroles qu'il essaimait à qui passait sa route tel un vent d'avril.




Tu l'avais rencontré dans la maison d'en face, sous la bienveillance de celui qui est parvenu à changer tes pleurs en rires.

Tu as bu ses paroles, tu t'es noyé dans son regard...



Tu as atteint les hautes sphères de ton âme ; tu as loué l'homme.



Alors, tu découvres la vie dont il était la porte, tu as ri et pleuré, l'un dans la conscience de l'autre.



L'ami d'en face a recueilli tes larmes pour les transformer en sourires.





Aujourd'hui tu te souviens. Je te le rappelle.
Merci à lui."



Le 27 novembre, un tamarin













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