A Clermont-Ferrand :
souvenirs d'Aladiaharh et de Bouddha
Te
souviens-tu du temps béni des "maisons". Nous étions quelques bons
copains et nous écumions troquets et lieux de plaisir dans le quartier de
l'église Saint-Joseph, au nord de là où tu m'as trouvé.
Te souviens-tu des jours passés à effeuiller les églantines au soleil de mai ?
Je faisais partie de la bande. On se retrouvés le soir avant que la nuit ne tombe au café écouter des chansons de jazz. Tu nous avais même accompagnés plusieurs fois et tu aimais.
Ijraq
Et moi j'avais 17 ans à l'époque, et la jeunesse fréquentait les bars et surtout les caves assidûment. Tu aurais pu nous voir nous essayer au banjo, à l’accordéon ou au youcoulélé. C'était la grande mode de ces années traumatisantes et pleines de vie.
Michel
Te souviens-tu des jours passés à effeuiller les églantines au soleil de mai ?
Tu avais
alors 13 ans et j'avais moi-même 14 ans et demi. Je vivais en internat au lycée –
aujourd'hui Blaise-Pascal : tu m'attendais devant le portail et quand je
sortais, tu m'appelais et ouvrais grand tes bras.
Je t'ai aimée
comme je n'avais aimé auparavant. Tu m'adulais.
Nous nous sommes quittés un soir de septembre, pendant les vendanges. Je t'ai pleurée quelques mois.
Nous nous sommes quittés un soir de septembre, pendant les vendanges. Je t'ai pleurée quelques mois.
Puis
tu m'as retrouvé un jour d'hiver.
J'étais homme. Mon travail me ramenait au lieu de ma jeunesse où tu habitais encore.
J'étais homme. Mon travail me ramenait au lieu de ma jeunesse où tu habitais encore.
Je t'ai
revue pendant une visite à ton parrain que tu allais épouser peu de temps
après.
Notre déshonneur était du rendez-vous. Je n'ai pas voulu de l'enfant.
Tu as fait
le choix de te pendre pendant la grossesse, peu après notre entrevue le long de
la voie ferrée.
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